Poème 'Le retour du beau temps' de PhulanKile

Le beau temps, du congé a pris
pour dire vrai, il s’est enfui
Non de mon cœur mais bien du pays
il n’a plus lui qu’à travers des perles de pluie

Et pourtant de mon cœur saigne
une complainte sur ce ciel
une complainte sur une pucelle
mon icelle, ma mie qui s’en fut vers son logis

Logis d’une hirondelle, logique à tire d’aile
elle s’est enfuie comme le bleu du ciel
emportant mon cœur vermeil
à l’instar des hirondelles

Sa croyance n’étant pareille
à la mienne, même sans oseille
elle ne pouvait tendre l’oreille
à mon amour sans pareille

Le beau temps, du congé à pris
il a fuit cœur et logis
tête, jambe, poitrine même, sont étourdis
où il bat encore mais ne jouit

Car le printemps semblable à celle
qui fut dans mon cœur la reine
qui fuit avec les hirondelles
reviendra je l’espère avec elles

Car de tout temps les hirondelles
d’Afrique vers le nord reviennent
avec la douceur du printemps, à Chelles
à Béziers ou Perpignan, tu reviendras plus belle

Reviendrais-tu sous d’autres traits
ou changeant d’éternel aspect
Je te reconnaîtrais même si tu ne chantais
pas aussi bien le printemps que Cybèle

Le doux printemps, plein de soleil
s’enfuit en rêvant aux délicieuses abeilles
Le doux amant, les bourses pleines
attend en chantant, sa douce reine

Il l’attend en espérant
il l’attend en chantant
qu’elle revienne gaiement
qu’elle revienne rapidement

Et même si ce n’était celle
qu’il avait aimé tendrement
il la prendrais aux jeux pareil
que se rendent les amants

Comme l’hiver amène le printemps
comme la lune fait poindre le soleil
la maîtresse et l’amant se sommeillent
pluies et éclaircies parsèment les sentiments.

8 pluviôse 213