Poème 'Les roches noires' de ATOS

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Les roches noires

ATOS

Un bruit de porte prononce sa phrase.
La phrase vous pousse sur la plage.
Elle vous porte à ne plus revenir, à entendre,
à accepter son bruit , à oublier votre venue.
Mais oublier est impossible.
La porte claque. Vous êtes sur le sable.
Cette plage n’est plus comme vous l’avez connue.
Elle vous est absente parce que vous n’y êtes plus.
La porte claque.
Vous étiez déjà partie. En partance, en dehors de vous-même toujours.
A l’écrit de nous. Depuis ce jour.
La rue ne vous reconnaît pas. La mer vous tait.
Vous êtes une autre. Celle qui ne reviendra pas.
Vous êtes à l’adresse même de votre départ.
Vous êtes perdue entre ces deux espaces.
Sur une plage muette, cette langue de terre recouverte par les sables.
La mer se retourne vers l’hôtel. Une autre marche.
Le bruit n’est plus.
La plage est à présent nue.
C’est la pluie qui vous l’annonce.
La porte ne bouge pas.
Vous ne reviendrez plus.

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