Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux…
Nous ferons, ma Diane, un jardin fructueux :
J’en serai laboureur, vous dame et gardienne.
Vous donnerez le champ, je fournirai de peine,
Afin que son honneur soit commun à nous deux.Les fleurs dont ce parterre éjouira nos yeux
Seront vers florissants, leurs sujets sont la graine,
Mes yeux l’arroseront et seront sa fontaine
Il aura pour zéphyrs mes soupirs amoureux.Vous y verrez mêlés mille beautés écloses,
Soucis, oeillets et lys, sans épines les roses,
Ancolie et pensée, et pourrez y choisirFruits sucrés de durée, après des fleurs d’attente,
Et puis nous partirons à votre choix la rente :
A moi toute la peine, et à vous le plaisir.
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Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un écrivain et poète baroque français protestant. Il fut aussi l’un des favoris d’Henri IV, du moins jusqu’à la conversion de celui-ci. Théodore décide alors de rédiger la plus grande... [Lire la suite]
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Dieu du petit cours d’eau
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Le dieu du ruisselet rend ses bords fructueux ;
Une ondine, aux jardins, la nuit se fait gardienne.
Ainsi les riverains vivent sans trop de peine,
Arpentant, sans courir, leurs sentiers tortueux.
Le ciel, au long de l’an, n’est pas trop dur pour eux ;
Ils prennent tout leur temps pour récolter des graines,
Pour raconter leur vie auprès d’une fontaine,
Pour échanger, parfois, des propos amoureux.
Combien leur font plaisir, quand elles sont écloses,
Au joli mois de mai, les innombrables roses,
Production foisonnante, à n’en pouvoir choisir.
Et qu’offrent-ils au dieu, pour la bonne eau courante ?
Pas le moindre cadeau, la plus petite rente :
Ils pensent qu’il a fait tout ça pour le plaisir.