Poème 'Ô toi, Rose moussue…' de Francis JAMMES dans 'De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir'

Ô toi, Rose moussue…

Francis JAMMES
Recueil : "De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir"

Ô toi, Rose moussue et blonde, à tes oreilles,
Que mes vers chantent comme un murmure d’abeilles.

Que mon regard, vers toi glisse comme la Nuit
Qui glisse et qui t’endort sous l’or dont elle luit !

Que je te charme en invocations très douces,
— Comme les chants de la rosée au fond des mousses !

Quand tu voudras mon cœur pour t’amuser, je veux
Qu’il soit comme une fleur de sang dans tes cheveux !

Lorsque je pleurerai, je veux, ô petite oie,
Que tu prennes mes cris pour des accès de joie,

Et, lorsqu’on me mettra dans l’ombre du cercueil,
Que ta dernière larme embellisse ton œil,

Pour que ceux qui vivront, en te voyant plus belle,
Admirent dans ma mort ta jeunesse immortelle.

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Commentaires

  1. Rose qui n'a point d'oreille
    Ne peut entendre une abeille ;

    Ni ne peut voir, dans la nuit,
    La froide lune qui luit.

    La vie lui est pourtant douce
    Comme est aux pierres la mousse ;

    Elle a tout ce qu'elle veut
    (C'est quelqu'un qui vit de peu),

    Ni sous le chagrin ne ploie,
    Ni ne danse dans la joie ;

    Et quand vient le temps du deuil,
    N'a jamais de larme à l'oeil,

    Rose qui un jour fut belle
    N'a cure d'être immortelle.

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