Poème 'Pendant la Tempête' de Théophile GAUTIER dans 'España'

Pendant la Tempête

Théophile GAUTIER
Recueil : "España"

La barque est petite et la mer immense ;
La vague nous jette au ciel en courroux,
Le ciel nous renvoie au flot en démence :
Près du mât rompu prions à genoux !

De nous à la tombe, il n’est qu’une planche.
Peut-être ce soir, dans un lit amer,
Sous un froid linceul fait d’écume blanche,
Irons-nous dormir, veillés par l’éclair !

Fleur du paradis, sainte Notre-Dame,
Si bonne aux marins en péril de mort,
Apaise le vent, fais taire la lame,
Et pousse du doigt notre esquif au port.

Nous te donnerons, si tu nous délivres,
Une belle robe en papier d’argent,
Un cierge à festons pesant quatre livres,
Et, pour ton Jésus, un petit saint Jean.

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Commentaires

  1. Ange-portier
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    L'ange d'azur, veillant sur une ville immense,
    Ouvre et referme aussi le vieux portail rouillé ;
    Gardien de la cité de sagesse et démence,
    Auprès de ses remparts, il est agenouillé.

    Quand il entend sonner l'église Notre-Dame,
    Il songe aux citoyens qui tous craignent la mort ;
    Quand l'océan voisin est parcouru de lames,
    Il apaise aussitôt les eaux noires du port.

    Qui veut quitter le bourg, cet ange l'en délivre ;
    Il ouvre le portail, sans demander d'argent,
    Il efface le nom sur la page du livre,
    Laissant partir le gars, sans en parler aux gens.

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