Poème 'Perspective' de Théophile GAUTIER dans 'España'

Perspective

Théophile GAUTIER
Recueil : "España"

Sur le Guadalquivir, en sortant de Séville,
Quand l’oeil à l’horizon se tourne avec regret,
Les dômes, les clochers font comme une forêt :
A chaque tour de roue il surgit une aiguille.

D’abord la Giralda, dont l’angle d’or scintille,
Rose dans le ciel bleu darde son minaret ;
La cathédrale énorme à son tour apparaît
Par-dessus les maisons, qui vont à sa cheville.

De près, l’on n’aperçoit que des fragments d’arceaux :
Un pignon biscornu, l’angle d’un mur maussade
Cache la flèche ouvrée et la riche façade.

Grands hommes, obstrués et masqués par les sots,
Comme les hautes tours sur les toits de la ville,
De loin vos fronts grandis montent dans l’air tranquille !

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Ambipont
    ---------

    C’était un ambipont qui menait à Séville ;
    Beaucoup de citadins l’ont franchi sans regrets
    Pour aller s’établir au coeur de la forêt,
    Guidés par la boussole et sa fidèle aiguille.

    Dans la sombre clairière, une étoile scintille,
    Blanche dans le ciel noir au-dessus des marais ;
    La dryade nocturne à son tour apparaît
    Qui danse un menuet sur ses fines chevilles.

    Du faune de ces lieux ne cherchant point l’assaut,
    Elle préférerait d’un troll une embrassade,
    Prête à lui déclarer un amour de façade ;

    Elle a cru triompher, mais le troll n’est pas sot ;
    Par les petits chemins, il marche vers la ville
    Afin d’y savourer des bourgeoises tranquilles.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS