Ronsard si tu as su par tout le monde épandre…
Ronsard si tu as su par tout le monde épandre
L’amitié, la douceur, les grâces, la fierté,
Les faveurs, les ennuis, l’aise et la cruauté,
Et les chastes amours de toi et ta Cassandre,Je ne veux à l’envi pour sa nièce, entreprendre
D’en rechanter autant comme tu as chanté,
Mais je veux comparer à beauté la beauté,
Et mes feux à tes feux, et ma cendre à ta cendre.Je sais que je ne puis dire si doctement,
Je quitte de savoir, je brave d’argument,
Qui de l’écrit augmente ou affaiblit la grâce.Je sers l’aube qui naît, toi le soir mutiné,
Lorsque de l’Océan l’adultère obstiné,
Jamais ne veut tourner à l’Orient sa face.
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Domaine de Ronsard
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Dans le pré de Ronsard est l'herbe la plus tendre ;
Sa plume qui a fait des muses la fierté
En ce pré verdoyant cultive une beauté
Digne des angelots qu'on voit du ciel descendre.
Je rêve, en ce beau lieu, qu'il désire entreprendre
De bâtir un palais afin d'y habiter ;
Aussi, de s'y asseoir avec ses invités
Pour, tout au long du jour, en poèmes s'étendre.
En songe j'y viendrais le savoir butiner
Que chaque jour produit ce rhapsode obstiné ;
Le palais grandirait avec le temps qui passe.
Pierre sur pierre tient, sans besoin de ciment ;
Ainsi qu'une chanson se passe d'argument,
Le sonnet se termine et se tait avec grâce.