Poème 'Si par peine et sueur et par fidélité' de Joachim DU BELLAY dans 'Les Regrets'

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Si par peine et sueur et par fidélité

Joachim DU BELLAY
Recueil : "Les Regrets"

Si par peine et sueur et par fidélité,
Par humble servitude et longue patience,
Employer corps et biens, esprit et conscience,
Et du tout mépriser sa propre utilité,

Si pour n’avoir jamais par importunité
Demandé bénéfice ou autre récompense,
On se doit enrichir, j’aurai (comme je pense)
Quelque bien à la fin, car je l’ai mérité.

Mais si par larcin avancé l’on doit être,
Par mentir, par flatter, par abuser son maître,
Et pis que tout cela faire encor bien souvent :

Je connais que je sème au rivage infertile,
Que je veux cribler l’eau, et que je bats le vent,
Et que je suis, Vineus, serviteur inutile.

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Commentaires

  1. Hommes de mémoire
    ---------------------------

    -- Aux penseurs du passé, notre fidélité ;
    Et nous les déchiffrons en toute patience,
    Tâchant d’entrer un peu dedans leur conscience,
    Voulant, de leurs écrits, prouver l’utilité.

    Or, nous leur tolérons quelques obscurités ;
    La saveur poétique est notre récompense,
    Et la joie de connaître un ancêtre qui pense,
    Saveur et joie qui sont des plaisirs mérités.

    Ils nous ont éclairés sur la question de l’Être,
    Mais aussi, par leur style, il nous servent de maîtres,
    Ce qu’on peut constater, les relisant souvent.

    -- Cependant, ne rien lire est parfois fort utile :
    Et mes inspirations parmi les plus fertiles
    Vinrent de voir danser des feuilles dans le vent.

  2. Traverser les saisons
    ----------

    L’hirondelle est aimée pour sa fidélité,
    Peut-être s’agit-il d’une simple croyance :
    Souvent l’amour échappe à notre clairvoyance,
    Il nous faut naviguer sans visibilité.

    S"aimer dans la lumière ou dans l’obscurité,
    C’est souvent renoncer à toute récompense ;
    Nous qui savons que l’homme est un roseau qui pense,
    Nous le voyons trembler face à la vérité.

    L’oiseau n’est point partant pour nous servir de maître,
    Il ne veut rien transmettre, il se content d’être :
    Pourtant, c’est un modèle, un exemple vivant.

    Ami, ne crains pas d’être un rêveur inutile,
    Ces instants amoureux, ne les crois pas futiles,
    Même si, pour finir, les emporte le vent.

  3. Traverser les saisons 'retouche)
    ----------

    L’hirondelle est aimée pour sa fidélité,
    Peut-être s’agit-il d’une simple croyance ;
    Souvent l’amour échappe à notre clairvoyance,
    Il nous faut naviguer sans visibilité.

    S"aimer dans la lumière ou dans l’obscurité,
    C’est souvent renoncer à toute récompense ;
    Nous qui savons que l’homme est un roseau qui pense,
    Nous le voyons trembler face à la vérité.

    L’oiseau n’est point partant pour nous servir de maître,
    Il ne veut rien transmettre, il se contente d’être ;
    Pourtant, c’est un modèle, un exemple vivant.

    Ami, ne crains pas d’être un rêveur inutile,
    Ces instants amoureux, ne les crois pas futiles,
    Même si, pour finir, les emporte le vent.

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Joachim DU BELLAY

Portait de Joachim DU BELLAY

Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]

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