Poème 'Sur un album' de Armand SILVESTRE dans 'Le Pays Des Roses'

Sur un album

Armand SILVESTRE
Recueil : "Le Pays Des Roses"

Le temps emporte d’un coup d’aile
Et, sans les compter, nos instants ;
Seuls, une heure, de temps en temps,
Nous laisse un doux souvenir d’elle.

Chaque jour, dans le cœur fidèle,
Fait revivre ses traits flottants,
Comme on revoit chaque printemps
Fleurir les tombes d’asphodèle.

Il suffît souvent d’une main
Qui se tend sur votre chemin
Et vous quitte à peine pressée ;

Il suffit de moins quelquefois,
D’un regard ou d’un son de voix,
Pour charmer longtemps la pensée.

Lille, 27 novembre 1881.

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Commentaires

  1. Cet ange avait le bon coup d’aile
    et le coup de pieds par instants ;
    c'était un ange d'autres temps,
    dans le boudoir fréquenté d’elle.

    Je ne lui fus longtemps fidèle,
    sinon à ses cheveux flottants
    qui avaient cueilli du printemps
    des odeurs d'ouce et d’asphodèle.

    Elle me montra d'une main
    mes futurs pas sur son chemin
    mais sans se montrer bien pressée ;

    Je repense à ça quelquefois,
    et je revois alors sa voix,
    voie heureuse de sa pensée.

  2. Version 0.99 (bêta !) :
    ·
    Cet ange avait le sûr coup d’aile
    et le coup d'oeil en ces instants.
    C'était un ange des vieux temps
    dans un boudoir seul connu d’elle.
    ·
    Je ne lui fus pas si fidèle
    mais bien à ses cheveux flottants
    qui auraient cueilli des printemps
    des odeurs d'ouce et d’asphodèle.
    ·
    Elle suggéra d'une main
    mes futurs pas sur le chemin
    mais sans se montrer trop pressée.
    ·
    Je repense à nous quelquefois
    quand revoit mon songe sa voix,
    voie heureuse de la pensée.

  3. Coq de parade
    ------------------

    Je suis le grand coq d'or, aux fiers battements d'aile.
    Je parcours mes États sur un boeuf bien portant,
    Aimé des animaux dont je suis le sultan,
    Le maître, l'empereur et le soldat fidèle.

    Chaque poule, au printemps, me veut bien proche d'elle ;
    Je ne refuse pas ce service important.
    Mon oeil voit la suivante, au lointain, qui attend ;
    Au-dessus de la cour dansent les hirondelles.

    Tel un triomphateur du peuple des Romains,
    Sur mon boeuf engraissé je suis le grand chemin
    Au rythme de sa marche, il est vrai, peu pressée.

    Au hasard du trajet, j'annonce à pleine voix
    Que le printemps viendra sur la plaine et les bois ;
    Et les astres du ciel saluent cette pensée.

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  5. Saint Polygraphe
    ----------

    Je suis un plumitif, ma muse est pourvue d’ailes,
    Je travaille beaucoup, car je suis bien portant ;
    Mon âme est enthousiaste, et modeste pourtant,
    À mes instituteurs je suis resté fidèle.

    Aphrodite, jadis, me tenait proche d’elle,
    Moi qui pour la servir étais toujours partant ;
    Déesse à qui je dois ces plaisirs exaltants,
    Tu m’offres le printemps, comme fait l’hirondelle.

    J’écoute aussi la voix de l’évêque romain
    Qui de la droite vie nous montre le chemin ;
    J’aime bien ce qu’il dit, sa parole est sensée.

    Mais pour mieux m’inspirer j’écoute d’autres voix,
    Celles de la dryade et du faune des bois
    Dont les chants immortels nourrissent ma pensée.

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