Poème 'Rencontre' de Armand SILVESTRE dans 'Le Pays Des Roses'

Rencontre

Armand SILVESTRE
Recueil : "Le Pays Des Roses"

À OGIER D’IVRY

Avec ses grands yeux noirs et sa bouche de mûre,
Et de ses lourds cheveux la nocturne toison,
Elle a mis dans mon cœur l’effroyable poison
Dont on aime à souffrir malgré qu’on en murmure.

Astre pâle qu’on voit à travers la ramure
D’un seul rayon, sa flamme a fondu ma raison.
O Femme épanouie en pleine floraison !
O vendange d’amour, ô belle vigne mûre !

Comme un ressuscité que grisaient tes parfums
J’ai senti le relent de mes amours défunts
Remonter moins amers à mes lèvres pâlies.

Et, sous l’effarement de ta fière beauté,
Sans vœux et sans espoir, mon esprit s’est jeté
Dans un lac d’amertume et de mélancolie.


Septembre 1881.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Temps de lecture
    -------------------

    J'apprécie les auteurs dont les oeuvres sont mûres ;
    Au hasard de la Toile, on en trouve à foison,
    J'aime les savourer en la grise saison
    Où la mourante feuille en son arbre murmure.

    Le novembral corbeau danse dans la ramure,
    Avec Commère Pie échangeant des raisons ;
    Le bélier pour l'hiver renforce sa toison,
    La route sous nos pieds se fait un peu plus dure ;

    Les livres, cependant, nous offrent leur parfum
    Et le sage discours des grands auteurs défunts,
    L'encre sur les feuillets n'étant point trop pâlie.

    Les textes d'aujourd'hui ont aussi leur beauté,
    Je ne suis pas de ceux qui vont la rejeter ;
    Mais, dans ceux d'autrefois, cette mélancolie...

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS