Poème 'À Mme Angélina B***' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

À Mme Angélina B***

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Au beau pays de l’or quel attrait vous enchaîne,
Vous, la plus fraîche fleur de nos cercles aimés,
Vous qu’on ravit un soir à nos regards charmés,
Et qu’on devait nous rendre à la saison prochaine !

Qui sait ? Peut-être, hélas ! qu’en ces lieux embaumés
Où le jour est si pur et la nuit si sereine,
Et puis où vous régnez sans doute en souveraine,
Vous oubliez un peu nos cieux moins parfumés.

Oh ! revenez ! ― Là-bas, sur ces rives fleuries,
Plus doux sont les parfums, plus vertes les prairies,
Les bosquets plus touffus, les échos plus charmants ;

Les oiseaux plus dorés ont la voix plus étrange…
Mais ici l’on soupire à votre cher nom d’ange :
Nos climats sont plus froids, mais les cœurs plus aimants.

(1876)

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Commentaires

  1. Bouddha qui songe
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    Ce Bouddha qui, d'argent, au monde ne s'enchaîne,
    Sans besoin de haïr et sans besoin d'aimer,
    Contemple les vivants, par son regard charmés,
    Songeant à ce qui vient, la liberté prochaine.

    Il ne réside pas dans un temple embaumé,
    Ni dans une forêt imposante et sereine,
    Mais aux bas-fonds de sable où l'ombre est souveraine,
    Aussi loin qu'il se peut des jardins parfumés.

    Dansent les rouges cerfs dans la vaste prairie
    Qui en cette saison est riante et fleurie ;
    Nous voyons que ce sont des animaux charmants.

    Vole l'oiseau d'argent dans l'atmosphère étrange,
    Il est si solennel que l'on croirait un ange ;
    Il dit tout son bonheur, dans un cri désarmant.

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