Poème 'A une fleur' de Alfred de MUSSET dans 'Poésies nouvelles'

A une fleur

Alfred de MUSSET
Recueil : "Poésies nouvelles"

Que me veux-tu, chère fleurette,
Aimable et charmant souvenir ?
Demi-morte et demi-coquette,
Jusqu’à moi qui te fait venir ?

Sous ce cachet enveloppée,
Tu viens de faire un long chemin.
Qu’as-tu vu ? que t’a dit la main
Qui sur le buisson t’a coupée ?

N’es-tu qu’une herbe desséchée
Qui vient achever de mourir ?
Ou ton sein, prêt à refleurir,
Renferme-t-il une pensée ?

Ta fleur, hélas ! a la blancheur
De la désolante innocence ;
Mais de la craintive espérance
Ta feuille porte la couleur.

As-tu pour moi quelque message ?
Tu peux parler, je suis discret.
Ta verdure est-elle un secret ?
Ton parfum est-il un langage ?

S’il en est ainsi, parle bas,
Mystérieuse messagère ;
S’il n’en est rien, ne réponds pas ;
Dors sur mon coeur, fraîche et légère.

Je connais trop bien cette main,
Pleine de grâce et de caprice,
Qui d’un brin de fil souple et fin
A noué ton pâle calice.

Cette main-là, petite fleur,
Ni Phidias ni Praxitèle
N’en auraient pu trouver la soeur
Qu’en prenant Vénus pour modèle.

Elle est blanche, elle est douce et belle,
Franche, dit-on, et plus encor ;
A qui saurait s’emparer d’elle
Elle peut ouvrir un trésor.

Mais elle est sage, elle est sévère ;
Quelque mal pourrait m’arriver.
Fleurette, craignons sa colère.
Ne dis rien, laisse-moi rêver.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Bonjour,

    Moi et mon amie devons réaliser une anthologie poétique dont l'un des poèmes est bien sûr " À une fleur". Nous devons chercher une illustration qui pourrais illustrer ce poème. Nous aimerions donc savoir de qui Musset c'est-il inspiré pour écrire ce poème. Si vous avez la réponse merci de nous répondre.

    Bonne journée

  2. Floraison sauvage
    ------------

    Au mitan de la friche est une étrange fleur,
    Dans le monde du rêve elle a son origine ;
    Elle porte bonheur, du moins, je l’imagine,
    Même sans arborer de riantes couleurs.

    Elle a bien supporté du climat les rigueurs,
    Les vers n’ont point porté atteinte à ses racines ;
    Linné sur un album joliment la dessine,
    Sur ce portrait l’on voit sa grâce et sa vigueur.

    Cette noble fleurette est nourrie de lumière ;
    De la laisser en paix la faune est coutumière,
    Aucun mouton jamais ne la viendra brouter.

    Des herbes de la friche elle n’est point la reine ;
    Certaines, cependant, l’ont prise pour marraine,
    Elles ont bien choisi, je n’en veux point douter.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS