Poème 'Attente' de Renée VIVIEN dans 'À l'heure des mains jointes'

Attente

Renée VIVIEN
Recueil : "À l'heure des mains jointes"

En cette chambre où meurt un souvenir d’aveux,
L’odeur de nos jasmins d’hier s’est égarée…
Pour toi seule je me suis vêtue et parée,
Et pour toi seule j’ai dénoué mes cheveux.

J’ai choisi des joyaux… Ont-ils l’heur de te plaire ?
Dans mon cœur anxieux quelque chose s’est tu…
Comment t’apparaîtrai-je et que me diras-tu,
Amie, en franchissant mon seuil crépusculaire ?

Des violettes et des algues vont pleuvoir
A travers le vitrail violet et vert tendre…
Je savoure l’angoisse idéale d’attendre
Le bonheur qui ne vient qu’à l’approche du soir.

En silence, j’attends l’heure que j’ai rêvée…
La nuit passe, traînant son manteau sombre et clair…
Mon âme illimitée est éparse dans l’air…
Il fait tiède et voici : la lune s’est levée.

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Commentaires

  1. Quand vient le temps des aveux,
    Les langues sont égarées ;
    La conscience est mal barrée,
    Car on se fait des cheveux.

    Avouons ce qui peut plaire ;
    Pour le reste, qu'il soit tu.
    La franchise, le sais-tu,
    N'est pas toujours populaire.

    Au lieu de faire pleuvoir
    Des reproches, soyons tendres :
    Embrassons-nous sans attendre
    L'après-midi, ni le soir.

    La chanson que j'ai rêvée,
    Dont j'aimais le son bien clair,
    En ai-je donc perdu l'air ?
    Peut-elle être retrouvée ?

  2. Talentueuse et légèrement insolente réplique...

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