Poème 'Chevalet' de ATOS

Chevalet

ATOS

Le monde des silences récite
Le premier psaume de la nuit.
A minuit de toutes les heures,
Les ombres entaillent notre esprit.
J’installe la toile,
Hors les mots,
A l’ombre,
Et à toi seule,
Je confierai ma folie.
Pressons toutes nos terreurs
Et rêvons nous en couleurs.
Grimons nous en ocre,
Déversons le chrome,
Imaginons le pourpre,
Drapons nous de blanc,
Recouvrons nous de noir,
Plongeons dans le cyan,
Glissons nous en turquoise,
Entaillons nous en vermeil,
Corps et âme en corail.
Et, que dans cette étrange lumière
Viennent danser la poussière
des perles, l’éclat du ciel,
Et les larmes de nos peines.
Tentons encore la matière
Et saisissons la terre.
Parcourons la roche.
Que l’espace nous enveloppe,
Que la lame nous incite,
Que le marbre nous glace,
Que la flamme nous forge ,
Que le rocher nous écorche,
Que le fleuve nous apaise,
Que l’océan nous emporte.
Au delà de l’heure de minuit
Puissions nous vaincre
Le vertige de nos abîmes.
Et que, mendiant le peut être,
Enfin,
Certains de ne plus en mourir,
Nous connaissions le dormir.
Le premier rayon du jour ,
Alors,
Tout en silence,
Veillera sur ce qui devait rester de nous.

Poème donné en lecture publique lors de la manifestation »La mise en scène poétique d’une offrande aux eaux du Port des Brochets »- Bouin ( 85) – Association Lumières de Jade – 30.06.2012

Extrait du recueil « Ynys Avallach »,
Les éditions du Littéraire – La bibliothèque de Babel
juin 2014 – ISBN-13 : 978-2919318223

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