Sire, celui qui est a formé toute essence
Sire, celui qui est a formé toute essence
De ce qui n’était rien. C’est l’oeuvre du Seigneur :
Aussi tout honneur doit fléchir à son honneur,
Et tout autre pouvoir céder à sa puissance.On voit beaucoup de rois, qui sont grands d’apparence :
Mais nul, tant soit-il grand, n’aura jamais tant d’heur
De pouvoir à la vôtre égaler sa grandeur :
Car rien n’est après Dieu si grand qu’un roi de France.Puis donc que Dieu peut tout, et ne se trouve lieu
Lequel ne soit enclos sous le pouvoir de Dieu,
Vous, de qui la grandeur de Dieu seul est enclose,Elargissez encor sur moi votre pouvoir,
Sur moi, qui ne suis rien : afin de faire voir
Que de rien un grand roi peut faire quelque chose.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau...
- Ces cheveux d’or sont les liens Madame
- La nuit m’est courte, et le jour trop me...
- D'un vanneur de blé aux vents
- Déjà la nuit en son parc amassait
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
- Ces cheveux d’or, ce front de marbre
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- Non pour ce qu'un grand roi ait été votre...
- Doulcin, quand quelquefois je vois ces...
- Si tu veux sûrement en cour te maintenir
- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
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- Ô que tu es heureux, si tu connais ton heur
- Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- En mille crespillons les cheveux se friser
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau... (12)
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome (6)
- Celle qui de son chef les étoiles passait (6)
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon... (5)
- Encore que l'on eût heureusement compris (5)
- Dessus un mont une flamme allumée (5)
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- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (5)
- Astres cruels, et vous dieux inhumains (5)
- Tout effrayé de ce monstre nocturne (4)
De sable et d’or
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En un pays de sable est la solaire essence
Par quoi le loup d’argent s’est fait Maître et Seigneur ;
Et tout autre que lui en tirerait honneur,
Mais ce Sable est désert, et nulle est sa puissance.
Meubles au pays d’or sont de folle apparence :
Une écharpe d’hermine, un lézard maraudeur,
Une foudre d’azur, un mouflon baroudeur,
Tous de la fantaisie d’un blasonneur de France.
Serait-ce l’anarchie qui triomphe en ces lieux ?
Ou, de cet univers étalé sous tes yeux,
Pouvons-nous établir une chronique brève ?
Lecteur, la solution se trouve en ton pouvoir :
De n’y mettre aucun sens, ou de tâcher d’y voir
Le Paradis, l’Enfer ou l’endroit de tes rêves.
Dominus Lupus
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Son vaste territoire est en déliquescence,
Car ce loup vieillissant n’est qu’un faible seigneur ;
Il se souvient d’avoir connu des jours meilleurs,
Lui est de très noble et d’auguste naissance.
Il ne prend même plus soin de son apparence,
« Tout le monde s’en fout », dit-il avec candeur ;
De royaux ornements il n’est plus demandeur,
Vis-à-vis de lui-même il est en déshérence.
Mais moi je l’aime bien, le seigneur de ces lieux,
Car il n’a rien perdu de sa grâce à mes yeux ;
Puis, toujours il nous sort ses amusantes brèves.
Qu’importe la splendeur, qu’importe le pouvoir,
Sirènes du triomphe, allez vous faire voir ;
Nous en eûmes assez, tout cela n’est qu’un rêve.