Poème 'Du mal qu’on s’donne' de ATOS

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Du mal qu’on s’donne

ATOS

On s’ fait du mal on s’en dit, on s’en donne.
On s’ fait du mal,
On s’ fait du mal malgré tout, par dessous,
un peu partout..

Dans le mauvais sens du poil,
dans le sens de la lame,
allongé sur les rails
On s’en donne beaucoup du mal,
juste pour pour qu’il s’en aille,
le mal,
celui qu’ tu t’es planté là,
Au travers de la gorge.

Par envie, par connerie, par ennui,
par dépit ou par mépris,
et même par temps de pluie,
Du mal, on s’en fait beaucoup.
Des fois, y en a tellement autour de toi
que tu le vois même pas.
Mais ça s’accroche à toi,
ça finit par te rouiller la mécanique.
ça t’empoisonne, ça t’emprisonne,
et pis un jour ça te rend fou.
Des fois on le sent même pas, ce mal
t’as l’âme qui baigne dans le carbone,
tu l’oublies un peu , en somme.

On s’ fait du mal on s’en dit, on s’en donne.
On s’ fait du mal,
On s’ fait du mal malgré tout, par en d’ dessous,
un peu partout..
Celui qu’on s’ dit,
celui qu’on s’ fait,
celui qu’on se donne,
et pis des fois qu’on s’ pardonne.
A soi, aux autres, on s’étire un peu l’esprit.
Au mode du subjectif, on en causerai à l’imparfait.
Ton mal, c’est marrant c’est jamais celui d’ ton voisin.
Pas les mêmes mots, pas la même peau.
Mais r’ garde bien il a souvent la même gueule.
Ton voisin il a le mal qui ne vaut pas le tien.
Tu compares et t’en est sûr.
Le tien de mal ? C’est du lourd.
Toi t’as un mal de chien et lui un mal de s’rin
Ton voisin,
Celui qui t’as rien fait,
à qui tu dis rien,
et qui tu donneras jamais rien.
Ton mal à toi il est à ta taille du bonhomme.
Le mal de ton voisin c’est juste du jus de pépin.
Ton mal c’est du du « sans mesure »,
du dernier choix, du dernier cri aussi.

On s’ fait du mal on s’en dit, on s’en donne.
On s’ fait du mal,
On s’ fait du mal malgré tout, par dessous,
un peu partout..
Ton mal à toi, t’en peux plus, t’en veux pas.
Alors aux autres tu leur jettes à la gueule
ou tu l’enterres tout seul à minuit
dans un verre que tu remplis.
Tu le peins, tu l’écris, tu l’ dessoudes, ou tu l’ vomis
Tu mets le doigt dessus, dessous.
Et pis t’appuies.
ça coule, ça jute, t’en fous un peu partout..
Le mal quand ça te sort
ça pue, ça gêne, ça indispose,
surtout ceux qui n’en ont jamais vu.
parce que le mal, eux, ça les r’ gardent pas.
Nul part le mal, surtout le mal des autres,
Celui qu’on veut pas avoir sur soi.
Ni autour, ni dedans, ni dehors.
Alors ça râle, et on s’ dit qu’ ça pue un peu chez le voisin.

On s’ fait du mal on s’en dit, on s’en donne.
Pis des fois dans ton enfer tu croises les frères du mal,
ils sont un peu comme des fleurs oubliées dans un vase de nuit,
un bouquet qui fredonne toutes les misères de la vie.
Ils s’aiment beaucoup, à la folie.
T’as pas moins mal, mais t’es moins seul.
Les quatre feuilles en l’air,
ils portent le bonheur aux confettis comme un linceul.

Mais toi t’as toujours mal,
alors tu t’en donnes encore et beaucoup pour qu’ ça s’en aille,
que ça s’arrache de tes entrailles.
T’inventes des trucs pour qu’ ça s’arrête.
T’essaies à peu près tout.
Des inconvenus, des saugrenus,
des goulus, des pas perdus sur l’avenue..
T’essaies tout.
Pis voilà, un matin, tu sens qu’ ça t’fait du bien.
Tu t’ veux du bien, enfin,
C’est pas si mal.
T’es en cavale et en décrue.
Du bien, c’est vrai, ça t’ va pas mal.
Du bien ?
t’ en dis parfois,
t’en fais des fois.
Du premier choix, voilà ce qui te va.
Au présent de l’impératif, tu t’ veux du bien.
Du prêt à embaumer, à saliver, à déverser, à t’inonder.
Y a pas de mal à s’ faire du bien. Pauvret.
Alors ton mal tu le sens plus.
Et tu t’ sens bien.

Le bien qu’ tu t’ fais, pas la peine de t’en donner.
C’est un truc qui pousse tout seul dans le bonhomme.
t’en as plein les bras, toi qui hier encore
n’avais que ton mal au bout des doigts.

Du bien t’en as tellement que ça va plus,
ça déborde tout en dehors de toi.
Alors tu penses à ton voisin,
Celui à qui tu parlais plus.
Il a toujours la même gueule,
à cause du mal qu’ i s’ donne.
Alors le bien qui dépasse de tes poches
c’est chez lui que tu vas le planter.

Le bien qu’ tu donnes
c’est celui que tu t’ fais.
Et plus tu t’en fais et plus t’en donne.
C’est ça par là qu’il fallait commencer.

On s’ fait du mal on s’en dit, on s’en donne.
On s’ fait du mal, on le tait, on le sait.
En somme, tu t’ fais du mal, pour rien.

Si ça commence mal,
fais toi du bien,
tu verras t’auras plus la même gueule.
C’est comme ça que tout finit toujours bien.

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