Poème 'Escollier de Merencolie' de Charles d'ORLEANS dans 'Ballades'

Escollier de Merencolie

Charles d'ORLEANS
Recueil : "Ballades"

Escollier de Merencolie,
A l’estude je suis venu,
Lettres de mondaine clergie*
Espelant a tout ung festu,
Et moult fort m’y treuve esperdu.
Lire n’escripre ne sçay mye,
Dez verges de Soussy batu,
Es derreniers jours de ma vie.

Pieça, en jennesse fleurie,
Quant de vif entendement fu,
J’eusse apris en heure et demye
Plus qu’à present ; tant ay vesqu
Que d’engin je me sens vaincu ;
On me deust bien, sans flaterie,
Chastier, despoillié tout nu,
Es derreniers jours de ma vie.

Que voulez vous que je vous die ?
Je suis pour ung asnyer tenu,
Banny de Bonne Compaignie,
Et de Nonchaloir retenu
Pour le servir. Il est conclu !
Qui voudra, pour moy estudie :
Trop tart je m’y suis entendu,
Es derreniers jours de ma vie.

ENVOI

Se j’ay mon temps mal despendu,
Fait l’ay par conseil de Follye ;
Je m’en sens et m’ens suis sent
Es derreniers jours de ma vie.

(*) instruction

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Aucun commentaire

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS