Poème 'Femme fanal' de ATOS

Femme fanal

ATOS

Elle est là.
Toujours.
Dans cette attente.
Cette ancre du retour.
Vigilante,
Présente,
Au bout de l’autre monde.
Dernier roc sur la jetée.
Première pas de la cité.
Les mouettes lui disent … lointain.
Les femmes lui murmurent… reviens.

Le bras de ses feux plonge dans la noire,
Fouraille et défouraille cet autre jour.
Elle balise le chemin des voyages
Que d’autres marins tenteront en corps.
Plantée en contre-escarpe
Elle se retourne et cligne de l’oeil,
harangue la belle aventure.

C’est une fille de lune,
Fugueuse des dunes,
qui traîne sa chevelure
dans toutes les rades,
Par tous les caps.
Elle se dresse et appelle.
La folle des mers !
Elle,
Toujours debout.
Fidèle,
Elle guette et appelle.
Ariane,
Fille des longs courts,
Battant tempête
Chassant nuage
Sa jupe en écume
Nacre soleil
Grain de sel
Prunelle de jade.
D’un étrange regard
Elle caresse l’estran
Et méprise le jusant.
Elle brasse la lumière
et jette dans le port
Les braises que des loups
déposent dans son ventre.
Elle implore Ulysse de passer son chemin
Danae renvoie une pluie d’or
Et accueille Moïse sur la terre des hommes.
Fanal en miroir
Elle secourt et adresse,
Elle, qui attend toujours
Au delà de nous
Ceux dont, déjà,
Nous n’attendons plus le retour.

L’ homme des dunes la nomme… le phare.
Mais l’homme des vagues
Sait qui enluminera le port
Agitant ce foulard qu’elle porte sur sa gorge
Depuis le premier jour.

C’est toujours une flamme qui chante ton retour.

A jacques Kerzanet
Avec toute mon amitié
29 juin 2012

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