Poème 'Invitatoire' de ATOS

Invitatoire

ATOS

L’horloge passe minuit.
Le parfum de l’absence s’attarde.
L’attente maraude et me hante.

Revivre encore ces nuages,
Poursuivre d’autres visages.

Le jour laisse des traces.
Il empreinte l’autre rivage.

La nuit tresse secondes et semaines
Heures longues, dentelles de l’ombre
Rideaux en sommeil.

La nuit se détaille et me blesse,
Ma pensée se délie et s’échappe,
Soudaine, lointaine,
Déjà.

Sa couleur me visite
Pigment de glace
Esprit en sursis.

La nuit m’agace!
Elle s’arrange d’un repos
qui dégoûte ma peau.
Les piments sont en sang
à boire tant de vin chaud.

J’ai faim de la nuit
Mais elle dort,
Méritante,
Sans doute…

Je l’étreins et la soupire.
J’invente l’incertain.
Sommeil en son corps,
Poudres et chagrins
L’esprit est peut être encore
Puisqu’il respire ici.

Je murmure l’obscur
Agite le trouble,
Et tente l’arabesque.
Je prophétise mes promesses.

Nuit, quitte ton sommeil !
Tes songes sont en parodie!
Il faut que tu t’éveilles!

Mais elle dort,
Misérable, encore…

Il faut donc m’en retourner.
J’en reviens alors à l’attente.
L’envie dans le drap lourd de l’absence
Seule, ferai je donc face à mon visage?

Nuit, tu dors au beau milieu de mon bruit!

Je m’approche encore, et tremble
Toute cette rue,
Qui s’aligne… et qui s’avance,
… Ces pas… Dehors…
Ici, rien ne s’évanouit!

Nuit, …!!
Le jour est d’un ennui…

Extrait du recueil « Ynys Avallach »,
Les éditions du Littéraire – La bibliothèque de Babel
juin 2014 – ISBN-13 : 978-2919318223

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