Poème 'Je viens de recevoir une belle missive' de Marc-Antoine Girard de SAINT-AMANT

Je viens de recevoir une belle missive

Marc-Antoine Girard de SAINT-AMANT

Je viens de recevoir une belle missive
De la nymphe qui prit mon âme au trébuchet,
Et qui, scellant mon coeur de son divin cachet,
Y voulut imprimer son image lascive.

Il me fâche déjà que cette heure n’arrive
Où je dois embrasser sa taille de brochet,
Et jamais vérolé, tapi dessous l’archet,
En suant ne trouva l’horloge si tardive.

Phébus, va-t’en souler tes paillards appétits
Dans les bras amoureux de la belle Thétis :
Elle se plaint qu’au ciel trop longtemps tu demeures.

Nuit, couvre l’univers de ton noir balandran,
Et puisque j’ai le mot justement à six heures,
Amour, conduis l’aiguille au milieu du cadran.

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Commentaires

  1. Oiseaux de la poste royale
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    Ces deux oiseaux facteurs transmirent des missives,
    Ils eurent du succès, on se les arrachait.
    Les messages s’ornaient de très nobles cachets,
    Mais parfois contenaient une prose lascive.

    Je les voyais planer de l’une à l’autre rive,
    Aux horizons lointains leur regard s’attachait ;
    Au Ponant le soleil lentement se couchait,
    Un nuage perdu partait à la dérive.

    Ils ont aussi formé de jeunes apprentis,
    Prenant le plus grand soin de ces braves petits ;
    La Reine les logeait en sa belle demeure.

    Leur petit déjeuner fut de chez Baillardran,
    Un valet matinal le servait à sept heures,
    De sucre raffiné les fraises saupoudrant.

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