Poème 'La Comédie' de Théodore de BANVILLE dans 'Dans la fournaise'

La Comédie

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Dans la fournaise"

O nymphe Thalia, tu naissais! Frais et verts,
Les clairs feuillages sous les rayons semblaient rire;
Le mot joie en tes yeux divins pouvait se lire,
Et sur son chariot Thespis chantait des vers!

On voyait dans son ode, au bord des flots divers
Le faune poursuivant la faunesse en délire,
Et Silène endormi, ronflant comme une lyre
Sur son âne pensif qui marche de travers.

Les rires d’or, avec des notes ingénues,
Éclataient dans les rangs des jeunes filles nues;
Le vendangeur voyait briller les cieux profonds,

Et les vers, troupe folle, ardente, ensoleillée,
Voltigeaient, gais oiseaux rieurs aux cris bouffons,
Sur sa lèvre, de jus de raisin barbouillée.

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Commentaires

  1. Sanctuaire du silence
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    Dans un temple gardé par quatre lézards verts,
    Rarement l'on entend la parole ou le rire.
    Trois vieux trolls, vers le soir, s'y installent pour lire,
    Pour se désaltérer, pour composer des vers.

    Ils mettent en sonnets des récits fort divers,
    Ne sachant ralentir le flot de leur délire ;
    Et l'on entend ronfler leur maladroite lyre
    Ainsi qu'un vieux moulin qui tourne de travers.

    La feuille sous leurs doigts se trouve barbouillée
    De termes exprimant leur âme ensoleillée,
    Disent-ils, et chacun les traite de bouffons.

    Qu'importe ! Ils sont heureux. Leurs rimes ingénues
    Aux ondines font voir des beautés saugrenues ;
    Lecteur, n'y cherche rien de sage ou de profond.

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