Poème 'La dernière Pensée de Weber' de Théodore de BANVILLE dans 'Les stalactites'

La dernière Pensée de Weber

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Les stalactites"

Je me promenais dans un jardin délicieux : sous
l’épais gazon on voyait des violettes et des roses
dont le doux parfum embaumait l’air. Un son doux et
harmonieux se faisait entendre, et une tendre clarté
éclairait le paysage. Les fleurs semblaient
tressaillir de bonheur et exhaler de doux soupirs.
Tout à coup, je crus m’apercevoir que j’étais moi-
même le chant que j’entendais, et que je mourais.
Hoffmann.

Nuit d’étoiles,
Sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre
Qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.

La sereine Mélancolie
Vient éclore au fond de mon cœur,
Et j’entends l’âme de ma mie
Tressaillir dans le bois rêveur.

Nuit d’étoiles,
Sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre
Qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.

Dans les ombres de la feuillée,
Quand tout bas je soupire seul,
Tu reviens, pauvre âme éveillée,
Toute blanche dans ton linceul.

Nuit d’étoiles,
Sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre
Qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.

Je revois à notre fontaine
Tes regards bleus comme les cieux ;
Cette rose, c’est ton haleine,
Et ces étoiles sont tes yeux.

Nuit d’étoiles,
Sous tes voiles,
Sous ta brise et tes parfums,
Triste lyre
Qui soupire,
Je rêve aux amours défunts.


Juin 1845.

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Commentaires

  1. Ce poème a inspiré Debussy pour : "Claire de Lune".

  2. Merci pour toutes ses infos. Je ne savais pas bien ou mettre de commentaire, mais je remercie ce travail rudement mené, qui facilite l’accès a des poèmes vaguement en tête et du coup facilement retrouvés! merci bien!

  3. Merci à vous !

  4. Claude Debussy a bien effectivement était inspiré par ce poème, le prenant en partie seulement pour l'une de ses mélodies de jeunesse, chant-piano, qu'il baptisa "Nuit d’étoiles", comme le premier vers de celui-ci. C'est une pièce exquise qui à défaut d'être fidèle au texte, l'est à l'atmosphère dépeinte par Théodore de Banville, le piano jouant le rôle de la lyre qui soupire, en similitude de l'amant sous le balcon de sa belle...
    Mes remerciements pour avoir mis en ligne cette poésie et tant d'autres bijoux délaissés !!!

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