Poème 'Reste belle' de Théodore de BANVILLE dans 'Améthystes'

Reste belle

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Améthystes"

Que ton feu me dévore !
Plaisir ou bien effroi,
Tout me ravit ; j’adore
Tout ce qui vient de toi,
Et la joie ou les larmes,
Tout a les mêmes charmes.

Ta voix qui se courrouce,
Quand j’en étais sevré,
Pourtant semble plus douce
A mon cœur enivré
Que les chansons lointaines
Qui tombent des fontaines.

Garde ta barbarie,
Tes méchants désaveux ;
Tu ne peux, ma chérie,
Empêcher tes cheveux,
Où le soleil se mire,
De vouloir me sourire !

Tes pensives prunelles
Ont emprunté des cieux
Leurs splendeurs éternelles ;
Ton front délicieux
Prend en vain l’air morose,
Ta bouche est toujours rose.

Malgré tes forfaitures,
Les roses de l’été
Ornent de lueurs pures
Ta sereine beauté
A ta haine rebelle.
Il suffit, reste belle !

Non, ta grâce de femme,
Rien ne peut la ternir ;
Elle est un sûr dictame,
Et tu vins pour tenir
La quenouille d’Omphale
Dans ta main triomphale.


Février 1861.

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Commentaires

  1. Ta présence me charme,
    Ton absence est repos.
    Ton rire me désarme,
    Et chacun des propos
    De ta langue frondeuse
    Rend mon âme songeuse.

  2. A toutes celles que jai jamais vraiment aimees.

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