Poème 'La Coupe' de Théodore de BANVILLE dans 'Dans la fournaise'

La Coupe

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Dans la fournaise"

Le poëte en sa coupe, orgueil du ciseleur,
S’enivre, et boit le vin amer de la douleur.
Puis, après avoir bu le vin, il boit la lie
Où dorment la tristesse et la mélancolie.
Et puis, après la lie encore, tout au fond,
Dorment en un flot noir l’accablement profond
Et l’inutile amour de l’Idéal qui lève
Son front chaste, et l’horreur effrayante du rêve.
Et comme, en regardant longtemps ce flot moqueur,
Le poëte qui sent se soulever son coeur,
A dans ses sombres yeux l’égarement d’Oreste,
La Muse lui dit: Mon bien-aimé, bois le reste!

Paris, le dimanche 5 septembre 1886.

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Commentaires

  1. Mallarmé, magicien du vers,
    Tant pour la rime que la coupe ;
    Tes admirateurs, une troupe
    D'un peu partout dans l'univers.

    Tu chantes des sujets divers,
    La nef à l'imposante poupe
    Et l'horizon qui se découpe,
    Les noirs corbeaux dans les hivers ;

    Quiconque à te lire s'engage
    Se trouve pris dans le tangage
    Et le roulis ; point de salut.

    Mais remercie ta bonne étoile :
    Ton écriture te valut
    De figurer sur cette Toile.

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