Poème 'La Danseuse' de Théodore de BANVILLE dans 'Rimes dorées'

La Danseuse

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Rimes dorées"

A Henry Regnault

Salomé, déjà près d’accomplir son dessein,
Sous ses riches paillons et ses robes fleuries
Songeait, l’oeil enchanté par les orfèvreries
Du riant coutelas vermeil et du bassin.

Sa chevelure éparse et tombant sur son sein,
La Danseuse au front brun, parmi ses rêveries,
Regardait le soleil mettre des pierreries
Dans les caprices d’or au fantasque dessin,

Mêlant la chrysoprase et son fauve incendie
Au saphir, où le ciel azuré s’irradie,
Et le sang des rubis aux pleurs du diamant,

Comme c’est votre joie, ô fragiles poupées!
Car vous avez toujours aimé naïvement
Les joujoux flamboyants et les têtes coupées.

Janvier 1870.

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Commentaires

  1. Sacrifice
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    Le prophète avait pu deviner le dessein
    De la reine adultère, à la saison fleurie.
    Il avait vu quelqu'un frotter l'argenterie,
    Surtout un grand plateau qu'ornaient de vieux dessins.

    Il n'attendait aucun secours de l'Esprit-Saint ;
    Comme un agneau, le soir, s'en va de sa prairie
    Pour trouver le sommeil en une bergerie,
    Jean désirait quitter cet univers malsain.

    Sa chair, par les excès, n'était point alourdie :
    Du désir, il n'avait point subi l'incendie,
    Même quand Salomé le voulut pour amant.

    Quand survint le bourreau avec sa grande épée,
    Il caressa l'acier en disant simplement :
    « Lame, dans un instant, tu seras mieux trempée. »

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