Poème 'La halte' de ATOS

La halte

ATOS

Le soleil dépose ses ardeurs.
La halte s’achemine.
Les hommes s’y résignent.
L’oued recueille l’impénitent marcheur.
Les corps se déversent et se délestent,
Lourds de cet élan, les ventres humides expirent.
Puisqu’à cette pierre blanche s’endort la piste,
Les charges quittent les sangles.
Les mains abaissent les toiles.
Les regards se dévoilent.
Les muscles se dénouent,
A l’outre fraîche aspire l’épine des gorges.
La poudre des étoiles démasque les traits.
A l’éveil du jour , ils reprendront chemin,
Aussi certains que peut être leur destin.
Mille ans sont encore.
Peu importe l’espace,
Ils méprisent le temps
Puisque l’inutile est archange de sel.
La halte est le soupir de leur marche.
La nuit incontournable caresse la courbe de la dune.
Ainsi s’annonce l’appel strident des pâtres.
L’ incandescence de ce foyer
sera le théâtre de noces insensées.
Les mendiants de la source pactiseront ce soir
avec le scorpion noir et l’odeur des sables.
Une semelle de peau se pose.
Ils disent enfin le thé, brûlant
plus encore que leurs paupières baissées.
Les barbes crissent sous leurs doigts d’arbres secs.
A leur taille, le sourire d’une lame s’aiguise dans la braise.
A la nuit, il nommeront toujours le secret.
Le désert s’inverse, l’homme parabole.
Peaux et draps lourds enveloppent les bergers.
Les fils du Negev à jamais ne se résignent.
Puisqu’à toute pierre commence une piste.

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