Poème 'La meunière' de Maurice ROLLINAT dans 'Paysages et paysans'

La meunière

Maurice ROLLINAT
Recueil : "Paysages et paysans"

La meunière, une forte et rougeaude jeunesse,
Chantait dans sa charrette en piquant son bardeau ;
Tout à coup, l’animal quittant son pas lourdaud,
Partit brusque ! il venait de sentir une ânesse.

Celle-ci, l’ayant vu du fond du brouillard pâle,
D’un long cri de désir hélait le bourriquot
Lequel hâtait sa course en ébranlant l’écho
D’un grand hi-han tout plein de sa vigueur de mâle.

Jointe, ce fut l’éclair ! Entre ses pieds roidis
Il lui serra les flancs et l’eut toute ! Et, tandis
Qu’allaient se consommant ces amours bucoliques,

Renversée en arrière, avec un oeil fripon,
La meunière, à deux mains rabattant son jupon,
Riait, jambes en l’air sur les limons obliques.

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Commentaires

  1. Cet érudit, dans sa jeunesse,
    Pouvait porter de grands fardeaux.
    Mais il était un peu lourdaud,
    Il a bien gagné en finesse.
    *
    Son âme, maintenant plus pâle,
    Prend des traits un peu monacaux,
    Sa parole crée moins d'écho,
    Mais ce n'est pas pour ça qu'il râle.
    *
    Car son esprit n'est pas roidi,
    Son talent n'est pas refroidi,
    Son chant est toujours bucolique.
    *
    Il ne va plus, tel un fripon,
    Soulevant les chastes jupons,
    Mais il jette un regard oblique.

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