Poème 'La tristesse dans le parc' de Anna de NOAILLES dans 'Le Cœur innombrable'

La tristesse dans le parc

Anna de NOAILLES
Recueil : "Le Cœur innombrable"

Entrons dans l’herbe florissante
Où le soleil fait des chemins
Que caressent, comme des mains,
Les ombres des feuilles dansantes.

Respirons les molles odeurs
Qui se soulèvent des calices,
Et goûtons les tristes délices
De la langueur et de l’ardeur.

Que nos deux âmes balancées
Se donnent leurs parfums secrets,
Et que le douloureux attrait
Joigne les corps et les pensées…

L’été, dans les feuillages frais,
S’ébat, se délasse et s’enivre.
Mais l’homme que rien ne délivre
Pleure de rêve insatisfait.

Le bonheur, la douceur, la joie,
Tiennent entre les bras mêlés ;
Pourtant les coeurs sont isolés
Et las comme un rameau qui ploie.

Pourquoi est-on si triste encor
Quand le destin est favorable,
Et pourquoi cette inéluctable
Inclination vers la mort ?…

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Népoème de Jean-Paul Brancova :

    L’été, dans les feuillages frais,
    · · Se délasse et s’enivre
    Mais l'homme, rien ne le délivre ;
    · · Il rêve insatisfait.

    Le bonheur, la douceur, la joie,
    · · En ses bras sont mêlés ;
    Mais las sont les cœurs, isolés
    · · Tels ce rameau qui ploie.

    Tu verras toujours triste un sort
    · · Qu'il te soit favorable,
    Et toujours ton inéluctable
    · · Tangence vers la mort.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS