Poème 'Le Coteau' de Robert DESNOS dans 'Contrée'

Le Coteau

Robert DESNOS
Recueil : "Contrée"

Derrière ce coteau la vallée est dans l’ombre,
L’odeur du bois qui flambe et de l’herbe parvient
Jusqu’au désert présent, lueurs et rocs sans nombre,
Avec des cris d’enfant et des abois de chien.

Les cris sont déchirants de l’enfant qu’on égorge.
Le chien appelle en vain. Un sort est sur ces lieux.
Rien n’est réel ici que cette odeur de forge
Qui nous berce et nous saoule et nous rougit les yeux.

L’aube peut revenir et le soleil nous prendre.
En vain : les aboiements et les cris perceront
L’épaisseur de la nuit, l’épaisseur de la cendre
Qui remplissent nos cœurs, qui brûlent sous nos fronts.

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Commentaires

  1. Le barde se tient dans l’ombre ;
    Du village lui parvient
    La rumeur des gens sans nombre,
    Et des grondements de chiens.

    Dans une ferme on égorge
    Un cochon presque un peu vieux ;
    Au loin retentit la forge
    Et la cloche appelle Dieu.

    C'est la vie, il faut la prendre
    Telle que nous la ferons ;
    Puis nous deviendrons des cendres
    Et les gens nous oublieront.

  2. Chiens bipèdes
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    Nous aimons marcher à l'ombre,
    Prendre ce qui nous revient,
    Affronter des gueux sans nombre :
    Car c'est nous, les soldats-chiens.

    Nous savons comme on égorge
    Un ours, un renard, un vieux ;
    Pour nous, les armuriers forgent
    Des fusils du feu de Dieu.

    Tant de dépouilles à prendre,
    Nous nous en emparerons ;
    Puis nous fouillerons les cendres
    Pour y trouver quelques ronds.

  3. Ambimétallurgiste
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    L'ambimétallurgiste, il s'active dans l'ombre,
    Sous un puissant soufflet, le marteau va et vient ;
    Un temps d'apparition pour des objets sans nombre,
    Quand au coin du foyer se chauffe un petit chien.

    Il boit de la bière d'orge,
    Mange du rôti de veau ;
    Mais surtout, il souffle, il forge
    Beaucoup d'instruments nouveaux.

    Quand son art pourra s'apprendre,
    Nous nous en emparerons ;
    Il sera, paix à ses cendres,
    Couché près de son daron.

  4. Un renard peinard
    -----------------

    « Amis, mes ruses apprenez :
    Depuis toujours je les publie ;
    Quant aux distraits qui les oublient,
    Moi, je veux bien leur pardonner.

    Ne soyez donc pas étonnés
    De tant de tâches accomplies ;
    Admirez ma tanière emplie
    De vivres par autrui donnés.

    Le corbeau noir ouvrit son bec,
    C’est narré dans un texte grec ;
    J’ai bien gagné cette pitance. »

    Ce goupil, des leçons donnant,
    Use d’exemples pertinents ;
    Puis, son texte n’est point trop dense.

  5. AU MODERATEUR DU SITE toujours pas de validation de mes poèmes! que se passe-t-il ? ce délai d'attente est anormalement long!!!

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