Poème 'Le Feu' de Théodore de BANVILLE dans 'Rondels'

Le Feu

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Rondels"

J’ai fait allumer un grand Feu,
Tout est clos, fenêtre et volets.
Je veux lire; viens, Rabelais;
Ce temps-ci m’intéresse peu.

La flamme de rose et de bleu
Teint ma chambre, comme un palais;
J’ai fait allumer un grand Feu,
Tout est clos, fenêtre et volets.

Foin des gens qui parlent hébreu,
Foin des songeurs tristes et laids!
O géant qui les immolais,
Causons, parle-moi, demi-dieu.
J’ai fait allumer un grand Feu.

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Commentaires

  1. Amphibien phlogophile
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    Il goûte son plaisir au brasier qui s’allume,
    Celui qu’aucun humain n’est venu admirer ;
    Du plaisir qu’il y prend je l’entends soupirer,
    À ce bain flamboyant ses loisirs se résument.

    Ce n’est pas un Phénix aux inflammables plumes,
    À qui, par combustion, le souffle est retiré ;
    C’est le Dieu-Salamandre aux propos inspirés,
    Un ami de la flamme, et non pas de la brume.

    Or, ce démon ardent ne mange point de grain ;
    Jamais il ne sera nourri comme un serin,
    Jamais il ne prendra de gibier dans un piège.

    Il dévore le vide, il mange l’air du temps,
    Tant de subtilités qu’il digère en chantant,
    Cet habitant du feu, seigneur des sortilèges.

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