Le tombeau de Charles Baudelaire
Le temple enseveli divulgue par la bouche
Sépulcrale d’égout bavant boue et rubis
Abominablement quelque idole Anubis
Tout le museau flambé comme un aboi faroucheOu que le gaz récent torde la mèche louche
Essuyeuse on le sait des opprobres subis
Il allume hagard un immortel pubis
Dont le vol selon le réverbère découcheQuel feuillage séché dans les cités sans soir
Votif pourra bénir comme elle se rasseoir
Contre le marbre vainement de BaudelaireAu voile qui la ceint absente avec frissons
Celle son Ombre même un poison tutélaire
Toujours à respirer si nous en périssons.
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Stéphane MALLARME
Étienne Mallarmé, dit Stéphane Mallarmé, né à Paris le 18 mars 1842 et mort à Valvins (commune de Vulaines-sur-Seine, Seine-et-Marne) le 9 septembre 1898, est un poète français. Auteur d’une œuvre poétique ambitieuse et difficile, Stéphane Mallarmé a été l’initiateur, dans la seconde moitié du XIXe siècle,... [Lire la suite]
Cérémonie presque barbare
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Le spectre fait sonner la trompe qu’il embouche.
Il parle, revêtu de ses sombres habits,
Et dans la catacombe où son timbre vrombit,
Tremble une stalactite à la lueur farouche.
Il lance sa parole obscure, à pleines louches,
Sans jamais ralentir son abondant débit ;
Le public prend courage, et, patient, la subit,
Et ce spectre bavard en remet une couche.
On ne sait si, dehors, c’est l’aurore ou le soir ;
Seuls des privilégiés ont eu de quoi s’asseoir.
Qui inspire le spectre ? Est-ce bien Baudelaire ?
Ah ! Plus d’un auditeur se dit, dans un frisson,
Qu’on est vraiment maudit si les mots tutélaires
D’un éloge funèbre ont un goût de glaçons.
Voir
https://paysdepoesie.wordpress.com/2014/05/14/ceremonie-presque-barbare/
Saint Bavard
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Je parle de ce qui me touche,
Je m’exprime Urbi et Orbi ;
Je neveux pas être un zombi
Gardant un silence farouche.
Se taire, je trouve ça louche,
Mais moi, j’arrose à plein débit ;
Je n’ai pas besoin d’alibi,
Pour en rajouter une couche.
Ainsi du matin jusqu’au soir,
Comme une vendange au pressoir
Ou comme une source d’eau claire.
D’aucuns voudraient couper le son ;
Bien peu me chaut de leur déplaire,
Ils n’ont qu’à rester ce qu’ils sont.
Tombeau sur un beau ton ! ah ce Mallarmé mâle armé bien !