Remémoration d’amis belges
A des heures et sans que tel souffle l’émeuve
Toute la vétusté presque couleur encens
Comme furtive d’elle et visible je sens
Que se dévêt pli selon pli la pierre veuveFlotte ou semble par soi n’apporter une preuve
Sinon d’épandre pour baume antique le temps
Nous immémoriaux quelques-uns si contents
Sur la soudaineté de notre amitié neuveÔ très chers rencontrés en le jamais banal
Bruges multipliant l’aube au défunt canal
Avec la promenade éparse de maint cygneQuand solennellement cette cité m’apprit
Lesquels entre ses fils un autre vol désigne
A prompte irradier ainsi qu’aile l’esprit.
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Stéphane MALLARME
Étienne Mallarmé, dit Stéphane Mallarmé, né à Paris le 18 mars 1842 et mort à Valvins (commune de Vulaines-sur-Seine, Seine-et-Marne) le 9 septembre 1898, est un poète français. Auteur d’une œuvre poétique ambitieuse et difficile, Stéphane Mallarmé a été l’initiateur, dans la seconde moitié du XIXe siècle,... [Lire la suite]
Arbrisseau
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Au matin printanier, quand les oiseaux s’émeuvent,
La fleur d’un petit arbre exhale son encens ;
Sur mon banc de jardin, confusément, je sens
Que la branche, demain, de la fleur sera veuve.
Ce jardin si changeant, serait-il une preuve
Que tout doit s’altérer, au passage du temps ?
Chaque nouvel avril, les oiseaux sont contents
De rencontrer sur l’arbre une floraison neuve.
Un cloporte, arborant son costume banal,
Traverse un filet d’eau, qu’il prend pour un canal ;
Un plan d’eau minuscule, où ne vogue nul cygne.
De toutes les leçons que ce jardin m’apprit,
Voici celle qui plaît, ce jour, à mon esprit :
Si j’aime le raisin, je dois aimer la vigne.