Poème 'Le Vingt-sept Mai' de Théophile GAUTIER dans 'Poésies nouvelles et inédites'

Le Vingt-sept Mai

Théophile GAUTIER
Recueil : "Poésies nouvelles et inédites"

POUR L’ANNIVERSAIRE DE NAISSANCE DE LA PRINCESSE M…

Paris brûle, la flamme à l’horizon s’élève ;
Cependant Mai revient, Mai rose et parfumé,
Ramenant avec lui l’anniversaire aimé,
Date chère où revit incessamment mon rêve.

Le sang coule !… aux bourgeons monte la jeune sève,
Et l’azur luit au ciel par la poudre enfumé ;
Les oiseaux ont repris leur chant accoutumé,
Comme si le canon ne tonnait pas sans trêve.

Et moi je pense à vous à travers ma douleur ;
Saint-Gratien m’apparaît aux bosquets de Versailles :
Du souvenir sacré rien ne distrait mon cœur.

Mais mon humble jardin, dont croulent les murailles,
N’a rien à vous offrir, tout criblé de mitrailles,
Dans un éclat d’obus que cette pauvre fleur.

Versailles, 27 mai 1871.

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Commentaires

  1. Dans le coeur des humains, le souvenir s'élève,
    Comme l'éclat d'un feu dans un antre enfumé.
    Dans tous les lieux auxquels je suis accoutumé,
    Je rencontre, en passant, quelques lambeaux de rêve.

    Les fleurs de mon jardin ont aussi leur mémoire.
    Quand revient une abeille, un bourdon, un grillon,
    Elles semblent sourire au fond de leur sillon
    Que j'aime lire ainsi qu'une ligne d'histoire.

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