Poème 'Les champs en bataille' de ATOS

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Les champs en bataille

ATOS

A quoi pensais tu, joli caporal,
Sur les champs de bataille?
A quoi pensais tu lorsque sous le pas de ton cheval
Les os de tes soldats crissaient d’effroi?
Pensais tu aux odeurs de ta Joséphine,
A l’or que tu mettrais bientôt sur tes bras?
Drapeaux, fifres et grelots?
A l’épitaphe des rois?

A quoi rêvent les princes sur les champs de bataille?
A leur retour, à leur nom, à leurs canons?
A quoi pensent ils lorsqu’ils entendent les pleurs
D’un enfant qui cherche la main qui tenait la leur?
A quoi pensent ils lorsqu’ils marchent déportent et exterminent ?

A quoi penses tu petit président sur ces champs de bataille?
A quoi penses tu lorsque tu salues la dépouille de nos enfants?
Lorsque tu t’agenouilles,
Toi qui auras à présent tout le temps de vieillir?
Penses tu toi aussi à l’odeur d’une femme,
A l’or qui te reviendra,
Aux fifres et aux hourras,
A l’huile noire ou à l’épitaphe de ton choix?

A quoi pensent les peuples
Qui ne comprennent pas vos combats ?
A quoi pensent les peuples
Lorsqu’ils comprennent
Qu’il ne leur reste plus qu’un seul choix?

Il n’y a pour eux aucun or, aucun drapeau.
Ils n’ont que la force de leur cœur,
La liberté ou le trépas.
Résister durant des saisons, des années,
Si longtemps
Que cela devient une habitude, une deuxième peau.
Si longtemps
Que l’ancêtre est le dernier à savoir
Le goût des fruits du dernier olivier.
Résister
Aux coups de bâton, au cachot, aux fosses,
Aux gardes de votre corps que vous appelez policiers.
A tous les bons droits qui ne seront jamais pour eux.
Résister face à l’ignorance,
Au froid, et à la peur.
Au mensonge, en silence,
Si longtemps
Que l’on en devient invisible au yeux du monde.
Que l’on imagine les couleurs de l’espoir
En secret dans le noir.

Alors ces peuples se lèvent, emplissent les places,
Arrêtent vos routes, forcent la grille de vos palais,
Et demandent enfin justice.
Ils ne réclament à présent que du pain,
De la paix et de l’eau.

A quoi penses tu petit général
Dans les caves de cette ville en pagaille?
Penses tu que l’odeur de ta sueur suffira à rembourser
Ce que tu leur dois,
A leur rendre
Toutes ces vies que tu leur as volées?
Penses tu au bruit que feraient tes os
Si tu devais un jour rencontrer ceux
que tu appelais cafards,cloportes, crachats informes?
Penses tu à tes princes amis
Qui te vendaient de si jolis canons?
Penses tu à tes princes ennemis
Qui à présent retournent leurs caleçons?
Dis moi, petit général dans quel d’état erres tu ?

Et toi petit homme
A quoi rêves tu assis sur ce trône,
La casquette de la hyène vissée sur ta tête,
Une arme trop méchante entre tes mains?
A quoi penses tu petit homme?
A ces terres possibles?
A cette femme qui déposera un fils libre
Au creux de tes bras?
A ces paroles qui te brûlent le ventre?

A quoi penses tu petit homme
A cet instant
Au milieu ce champs?

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