Poème 'Les cochars' de ATOS

Les cochars

ATOS

Ah! Je suis bien ivre
Et toi… Bel et bien saoul!
Allons et livrons nous au combat!
Mes guenilles sont en joie!
Je vais traîner ma tête folle
Près de la ligne d’autres fronts.
Hâtons nous!
Pisse rigole!
Écho de tonneau!
Ce fossé n’abreuve plus que les mignons!
Là bas le ciel est en scène
Arlequin déclame le fer,
Et ouvre les tombeaux.
Ah comme te voilà saoul!
Et moi bel et bien fou.
On dit que les corps des hommes
s’éprennent de la terre.
Écoute ! c’est là bas que l’on se bat!
Ramasse tes godillots et ton calot !
Frère Canonnier!
Enfilons la venelle!
Allons coudre nos galons!
Et relever quelques jupons!
La nuit nous portera quelques cruchons!
Époussetons nos misères!
Entrons en rage, en guerre, en mirliton!
Sonne gamelle!
Il me vient le goût de l’agnelle
Secoue toi, âme de carafon!
Nous allons prendre la citadelle
Je vais courir la plaine!
Laissons donc la gueuse roupiller!
Ici, je laisse ma peine!
Mourons pour sûr!
Mais bien avant les grands froids!
Peut être qu’en armure
Ma gueule me reviendra!
Mon royaume n’attend pas !
Ramasse mes oripeaux
Je te fais écuyer de mon canasson.
Rebricabraque ton baluchon!
Ma plume, mes nippes et mon carquois!
Et bien quoi?
Tu as pour unique fois raison!
La guerre demande certaine réflexion…
La lune éclaire les chopines,
Alors trinquons à nos dentelles!
Tant de victoires méritent quelque repos!
Ah je suis dans l’herbe fraîche bien à mon aise!
Je vais te dire la tendresse qu’il me reste.
Mais bien avant notre conquête,
Piquons enfin un roupillon!

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