Poème 'L’Ombre assourdit le flux' de Renée VIVIEN dans 'Études et préludes'

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L’Ombre assourdit le flux

Renée VIVIEN
Recueil : "Études et préludes"

L’ombre assourdit le flux et le reflux des choses.
Parmi l’accablement des parfums et des fleurs,
Tes lèvres ont pleuré leurs rythmiques douleurs
Dans un refrain mêlé de sanglots et de pauses.

Et la langueur des lits, la paix des portes closes,
Entourent nos désirs et nos âpres pâleurs…
Dédaignant la lumière et le fard des couleurs,
Nous mêlons aux baisers le soir lassé de roses.

Tes yeux aux bleus aigus d’acier et de crystal
S’entr’ouvre froidement, ternis comme un métal ;
Le ciel s’est recouvert d’une brume blafarde.

Effleurant ton sommeil opprimé sous le faix
Des ivresses, la lune aux rayons verts s’attarde
Sur la ruine d’or de tes cheveux défaits.

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Commentaires

  1. L’oiseau de juin
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    Il assourdit son chant pour parler d’autre chose,
    Cet oiseau que l’on voit tourner autour des fleurs :
    Son appel surprenant évoque une douleur
    Qui tantôt se réveille et tantôt fait la pause.

    Sa demeure, un palais dont les portes sont closes,
    Avec douze valets d’une étrange pâleur ;
    Les murs de chaque pièce ont perdu leurs couleurs,
    Mais aux vastes jardins sont de tardives roses.

    La plainte de l’oiseau sonne comme un cristal
    Qui recevrait les coups d’un outil de métal ;
    On dirait le refrain d’une chanson blafarde.

    Le poète, à l’entendre, est un peu stupéfait,
    Nous le voyons pensif, et son esprit s’attarde
    Sur la mélancolie de ce bonheur défait.

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