Poème 'L’ordalie' de ATOS

L’ordalie

ATOS

Et cette envie qui me revient en corps…
Qui me revient soudain,
En certains jours.
Qui revient et qui s’installe
Dans mes silences, sans alarme.

La savoir sans crainte et sans dégoût.
La connaître mieux que son maître.
L’attirer dans l’antre du hasard
Dans l’inconvenance de ce beau jour,
Ou bien à l’angle d’un mur étrange.
Laisser monter en moi cette fringale.

Misérable et étendue,
Supposer ma fin en plaisir sage,
Pour me livrer au calme inconnu.

Une fièvre sans mesure,
L’apnée en déplaisir,
Le manque d’à peu près tout.
L’interdite délimite
Me revient parfois en bouche.
Aiguiser sa présence,
Jouer parmi ses doutes,
La laisser gémir et se plaindre.

Ce mal invoque l’Esprit qui se veut fou.

Dépérir encore et bien davantage
Enfin se laisser tomber,
Et rester à genoux,
Feignant d’être vivante,
Dans quelques ondes froides,
A la lisère du non retour.

Mais ressurgir tout à coup!
Ruisselante d’ors et d’orgueil
Expulsant de toute ma chair
Le cri sanglant de la seconde
Qui embrase le ventre du ciel
Où naissent tous les soleils.

Et cette envie qui me revient en corps
Qui me revient, alors,
En d’autres jours,
Qui revient et qui m’emporte,
Fait de moi l’objet de cet amour.

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