Poème 'L’sprit des tempêtes – II' de ATOS

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L’sprit des tempêtes – II

ATOS

Le jour s’est pendu à ma fenêtre. Il ne bouge pas. Il est là.
Je me demande ce qu’il fait là. A ma fenêtre.
Je ne me souviens pas comment cela est arrivé.
Peut être que je ne suis pas responsable de ça.
De ce qu’il lui est arrivé. Après tout.
Je veux dire…selon moi, et d’après vous.

Je ne le connais pas.
Pourtant c’est à ma fenêtre qu’il est venu se pendre.
Je ne connais pas ce jour. Non .
Aucun de ses traits.
Cette ligne là peut être à mon front. Non.
Je la connais cette ligne. Je sais pourquoi je l’ai faite.

Je ne connais pas ce jour .
Il paraît grand. Il doit être grand. Pour remplir l’espace de cette vitre.
Ce jour n’en finit pas. Il doit dépasser la fenêtre. Peut être.
De là bas, depuis la route, on doit le voir. Personne ne s’en inquiète.
Des gens passeront sur la route mais ne s’arrêteront pas.
Ils sont tellement pressés d’aller décrocher la lune qu’ils ne voient pas ça.
Ce jour là. Pendu. A ma fenêtre.

Ça habille un peu la fenêtre.
Comme ça, de là, il me cache un peu de la route.
Personne n’aura l’idée de venir me demander d’aller décrocher la lune.
De toute façon je ne sais pas pourquoi je pense ça. Personne ne passe jamais sur la route.
Et la lune revient toujours.
Maintenant la fenêtre comme ça …avec ça accroché à elle… Elle attend.
Le ciel peut être?
C’est peut être pour ça que le jour est venu se pendre.
La fenêtre n’a pas de lèvres, n’as pas de bras, en désespoir de ça, le jour s’est pendu devant elle.
C’est triste de penser ça.
Je veux dire que même si je ne le connaissais pas, c’est quand même un peu triste. Après tout.
Une fenêtre regardait le ciel et ne voyait pas le jour.
De toute façon elle n’a pas de tête non plus la fenêtre. Et elle s’en fout.
Elle passe à travers le jour.
Il aurait du savoir ça.

Et maintenant c’est moi qui hérite de ce jour.
La fenêtre et le ciel… ils s’en foutent.
Ce n’est pas mon histoire après tout.
Qu’ils arrangent ça entre eux, la fenêtre, le ciel et le jour.

Moi j’aime la nuit. La nuit ça, ça me regarde. Et moi ça, je la regarde.
Il n’ y a plus de route, plus de fenêtre, plus de ciel, plus de jour.
La nuit, c’est l’heure à laquelle les décrocheurs de lune vont dormir.
Ils recommenceront quand un jour viendra. C’est ça le bruit qu’on attend sur la route.
Le raclement de leur peine. Parce que la lune revient toujours.

Je vois ça , à la fenêtre.
Et je me dis que ce n’est pas mon jour.

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