Poème 'Lucrèce Borgia' de Théodore de BANVILLE dans 'Les princesses'

Lucrèce Borgia

Théodore de BANVILLE
Recueil : "Les princesses"

Il y a au musée d’Anvers un tableau vénitien qui symbolise admirablement, à l’insu du peintre, cette papauté excentrique. On y voit Alexandre VI présen- tant à saint Pierre l’évêque in partibus de Paphos, qu’il vient de nommer général de ses galères.
Paul de Saint-Victor, Hommes et Dieux.

Lucrèce Borgia se marie ; il est juste
Que tous les cardinaux brillent à ce gala,
Ceux du moins épargnés par la cantarella,
Ce poison plus cruel que tous ceux de Locuste.

Près d’eux trône César, jeune, féroce, auguste.
L’évêque de Paphos, vêtu de pourpre, est là ;
Et le pape, à côté de Giulia Bella,
Montre, comme un vieux dieu, sa poitrine robuste.

Les parfums de la chair et des cheveux flottants
S’éparpillent dans l’air brûlant, et comme au temps
De Caprée, où Tibère épouvantait les nues,

Entrelaçant leurs corps impudiques et beaux,
Sur les rouges tapis cinquante femmes nues
Dansent effrontément, aux clartés des flambeaux.

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