Poème 'Mars' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Mars

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Adieu les jours sereins, et les nuits étoilées !
La neige à flocons lourds s’amoncelle à foison
Au penchant des coteaux, dans le fond des vallées :
C’est le dernier effort de la rude saison.

C’est le mois ennuyeux, le mois des giboulées ;
Des frimas cristallins l’étrange floraison
Brode ses fleurs de givre aux branches constellées ; ―
Là-bas un trait bronzé dessine l’horizon.

Le vieux chasseur des bois dépose ses raquettes ;
Plus d’orignaux géants, plus de biches coquettes,
Plus de course lointaine au lointain Labrador.

Il s’en consolera, dans la combe voisine,
En regardant monter sur un feu de résine
La sève de l’érable en brûlants bouillons d’or.

(1878)

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Commentaires

  1. De tant de doux plaisirs ma vie fut étoilée !
    Des chemins de hasard, des livres à foison,
    Nourriture et boisson franchement avalées,
    Je n'ai point trop souffert de la rude saison.

    Des rayons de soleil entre les giboulées,
    Un jardin ramenant de belles floraisons,
    Mille pages d'album, de sonnets constellées,
    Des compagnons venant de tous les horizons.

    Au milieu du gazon, la tendre pâquerette
    Illumine le jour, tout en restant discrète,
    Et nous fait oublier la façade en béton.

    Partageant le café, la libraire voisine
    Sourit en découvrant l'album de Mélusine
    Qu'elle vient de sortir d'un énorme carton.

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