Poème 'Mot passant' de ATOS

Mot passant

ATOS

Ce matin sur le bord d’une lettre,
J’ai trouvé un mot.
Un peu mal mal en point…
A l’esprit bien chagrin.
Que fais tu là joli mot ?
Tu n’es pas bien gros…
J’étais le sujet d’une phrase qui se voulait maligne.
Mais un violent commerce m’ a fait lâcher la ligne…
Depuis je cherche mes mots….

Entre !
Aurais tu perdu l’esprit?
C’est un temps à conjuguer bien au chaud !
Ne fais pas attention à tout ces silences…
Là! Faîtes place!
Assieds toi sur cette marge.
Alors dis moi,
Comment as tu perdu le fil de cette phrase ?

Je ne sais, à vrai dire, comment cela a pu se produire !
Nous étions de tous les oracles.
Nous étions imprimés, réclamés.
De discours en oraison,
De décrets en arrêtés,
Nous étions les maitres de toute pensée.
Et puis ce matin, tout s’est arrêté…
C’est en fait cette question qui nous a laissés sans voix.
On ne bouscule pas les certitudes!
On les accepte, on les salue.
Cette question ne payait pourtant pas de mine.
Il faut toujours se méfier des minuscules…
Mais, dis moi, où sont tes frères de lettres,
Ceux qui avec toi faisaient toute loi ?
Mon article, après une accolade, a ramassé sa majuscule.
Il a préféré jeter l’encre avant de sombrer en ridicule.
Mon verbe ?
Il s’est envolé, personne ne l’a accompagné.
Quant à mon complément ?
Il était devenu sans objet.
Point final ?
Il est parti se suspendre… Pour ne pas dire déserter…
Et me voilà donc un sujet subordonné
D’une question tout à fait relative…
Mais dis moi, joli mot
Quel est cette question,
Qui a,
A ce que je vois,
Mis ta raison en émoi…
« Sais tu ce que veut dire aimer ? »
Vous en conviendrez,
Ce n’est pas une question à poser !
Fallait il interjeter ?
S’invectiver ?
Prendre une voie passive ?
Inventorier, sous peser,
Comparer ?
Décliner à l’imparfait ?
Au passé simple, s’abandonner ?
Le futur aurait-il pu nous éclairer ?
Pourquoi chercher le sens…?
Est ce pour cette raison,
Qu’en cette maison,
Vous gardez tant de silence ?
Peut être…
Et c’est pourquoi,
Sur cette marge
Bien malgré moi, tu resteras.
Qu’aurait il fallu répondre, dites moi ?

Rien, joli mot !
Simplement choisir le bon temps.
Il fallait simplement
Vivre au présent.

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