Que crains-tu ? L’excès ? l’abondance
Que crains-tu ? L’excès ? l’abondance
D’un cœur où tout vient s’engloutir ?
Tu crains ma voix, mon pas qui danse ?
Pourtant, j’ai si peur de meurtrir,
Même de loin, ta nonchalance !
Ma main se prive de saisir
Ta belle main qui se balance.
Tu vois, je me tiens à distance,
Renonçant au moindre plaisir….— Va, tu peux avoir confiance
Dans les êtres de grand désir !
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Anna de NOAILLES
La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, née princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan, est une poétesse et romancière française, d’origine roumaine, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte à Paris le 30 avril 1933. Née à Paris, descendante des familles de boyards Bibescu et Craioveşti de Roumanie, elle est la fille du... [Lire la suite]
- Nous t'avons bien redouté
- Parce que dès l'enfance et d'instinct tu...
- Que puis-je te laisser qui t'émeuve et...
- Parfois on ne peut pas t'atteindre
- J'ai puissamment goûté l'orgueil
- Les cœurs purs et spirituels
- Moi seule je connais ta langoureuse allure
- Je voudrais mourir, mais non pas
- Nos maux nous ont tués; si nous vivons encor
- Quand un soudain sommeil a séparé de toi
- La jeunesse (3)
- Tu as ta force, j'ai ma ruse (3)
- L'amour, vorace et triste, en son humble... (3)
- Le Jardin et la Maison (2)
- Le Cœur (2)
- Le Temps de vivre (2)
- J'ai travesti, pour te complaire (2)
- Pourquoi ce besoin fort et triste (2)
- On est bon si l'on est tranquille (2)
- C'est l'hiver, le ciel semble un toit (2)
Le pape se met en vacances,
Car il ne veut plus s'abrutir
À mille travaux de patience.
Il veut enfin se divertir
Et pratiquer la nonchalance ;
La vie passe, il faut la saisir
Comme un beau fruit qui se balance
À sa branche, à peu de distance,
Et dit : venez donc me sentir.
-- Si j'ai tiré ma révérence,
C'est juste pour me repentir.