Poème 'Réponse au sonnet d’Arvers' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Réponse au sonnet d’Arvers

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Non, non, votre secret n’était pas un mystère.
Cet amour éternel discrètement conçu,
Vous avez, ô poète, eu grand tort de le taire :
Celle que vous aimiez l’a toujours fort bien su.

Vous n’avez point passé près d’elle inaperçu ;
Votre âme à ses côtés n’était pas solitaire ;
Mais vous avez perdu votre temps sur la terre :
N’osant rien demander, vous n’avez rien reçu.

Les femmes ont le cœur aussi subtil que tendre :
Pas une, soyez sûr, qui marche sans entendre
Le moindre des soupirs exhalés sur ses pas.

À l’instinct de leur sexe uniquement fidèles,
Des centaines, croyant vos vers tout remplis d’elles,
Raillaient votre silence… et ne vous plaignaient pas.

(1899)

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Commentaires

  1. Autre réponse aux vers d'Arvers
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    La poésie ne craint l'ombre ni le mystère ;
    Car tout ce qu'elle exprime est clairement conçu.
    En dévoilant son âme elle arrive à se taire,
    Elle ne cache rien, nous l'avons toujours su.

    Poète, si tu crains de vivre inaperçu,
    Si les imprécations d'un moine solitaire
    Te semblent obscurcir le jour sur cette terre,
    Ne t'inquiète donc point, ton texte est bien reçu.

    Celle qui est pour toi la plus mignonne et tendre
    Toujours éprouve un peu de plaisir à t'entendre
    Et à fouler le sol où s'égarent tes pas ;

    Toi, sur elle posant ton doux regard fidèle,
    Tu ne cesseras point de marcher auprès d'elle ;
    Que dirons-nous de plus ? Ton coeur ne s'en plaint pas.

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    Arvers :

    http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/sonnet-darvers

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