Poème 'Si calme la peau grise éteinte calcinée' de Paul ÉLUARD dans 'L'Amour la poésie'

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Si calme la peau grise éteinte calcinée

Paul ÉLUARD
Recueil : "L'Amour la poésie"

Si calme la peau grise éteinte calcinée
Faible de la nuit prise dans ses fleurs de givre
Elle n’a plus de la lumière que les formes.

Amoureuse cela lui va bien d’être belle
Elle n’attend pas le printemps.

La fatigue la nuit le repos le silence
Tout un monde vivant entre des astres morts
La confiance dans la durée
Elle est toujours visible quand elle aime.

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Commentaires

  1. Cavalier d'argent
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    Le cavalier d'argent songe à sa destinée ;
    Il s'arrête un instant sur la plaine sans fleurs
    Pour entendre les cris des oiseaux querelleurs,
    Et voir au loin fumer les humbles cheminées.

    Le monde est-il vivant ? Les astres sont-ils morts ?
    Le cavalier médite, et compose un poème
    Célébrant derechef la bergère qu'il aime ;
    Les mots de sa chanson volent au vent du Nord.

    Le cheval, cependant, guette les horizons,
    Immobile et paisible, observant le silence,
    Respirant la douceur de la plaine de France,
    Ce noble destrier, plein d'usage et raison.

  2. Feuille de gueules
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    La tache rouge auprès d’un mur de pierre grise
    Est une feuille morte à la vive couleur ;
    Nous la voyons, songeuse et calme dans la brise,
    Elle qui ne pourra voir le retour des fleurs.

    Nous ne comprenons point ce que les feuilles disent,
    Elles dont les propos ne sont pas sans valeur ;
    Et vous n’y trouverez jamais de paillardise,
    Car bien peu d’âmes sont plus pures que les leurs.

    La jeune feuille pousse, et ça nous émerveille,
    En la voyant venir le printemps se réveille ;
    Sa couleur de sinople, elle dit notre espoir.

    Les feuilles par milliers sont sur cet arbre immense,
    Le soleil les caresse et la vie recommence,
    Dont le grand coeur battra quand le ciel sera noir.

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