Poème 'Soleil de nuit' de ATOS

Soleil de nuit

ATOS

J’irai demain Soleil,
J’irai.. demain.
Il te faut éclairer d’autres chemins.

Si tu me vois carder ainsi les fibres de ma fièvre
c’est que je dois rendre l’étoffe d’une livrée
par trop longtemps portée au service des jours .

Ni patience, ni hardiesse ne m’y entraînent,
mais je saurai m’y rendre et devoir bien y faire.

J’ai longue et ancienne facture avec ses ombres.
L’étoffe est sombre mais,
je garde encore une main sûre.

Le carrosse de minuit déjà se presse
de jeter en ce lieu tout son lest.
Et je ne peux espérer payer son retour
qu’en obligeant cette aiguille à mes lèvres.

Il faut savoir donner tenue au jour
avant de pouvoir reprendre sa route.

Va,
Cours et retrouve l’esprit de la treille.
Ma tendresse te confie à la jeunesse de ses fruits.
Ma sagesse me demande de ne point craindre de la nuit.

J’irai demain
Soleil,
j’irai demain.

J’irai
Peut être, bien.

Photographie : BRASSAÏ Paris de Nuit - Un fiacre devant le café Dôme au carrefour Vavin, 1932 - Tirage argentique

Photographie : BRASSAÏ Paris de Nuit - Un fiacre devant le café Dôme au carrefour Vavin, 1932 - Tirage argentique

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