Poème 'Tout un fleuve' de ATOS

Tout un fleuve

ATOS

Puisque mai s’offre en épousailles
Défaisons à présent nos belles manières
Et laissons les sur la rive du fleuve.
Si vous le souhaitez,
Parcourons le un peu.
Enivrons nous du parfum de ses limons.
L’hiver a engrosser les berges
D’odeurs lourdes et pleines.
Dans nos flancs tout un fleuve respire.
La tourbe s’échauffe, et la vase s’exhale.
Le fleuve nous inspire,
Puisqu’il progresse
Alors… poursuivons-le.
Ses herbiers divaguent
Ses flots saccadent le courant
D’assauts en clapotements
De lapements en caresses
Devant nous tout un fleuve est en mouvement.
Une profonde souche vient tourmenter son cours
Brèmes et ombres cherchent la berge,
Mais l’œil du cyclone se fait œil de biche
et s’alanguit sur de scintillantes frayères.
Les vorgines nous protègent,
Et la garance nous enlace.
L’aigle botté observe la musaraigne couronnée,
Goutons la fraicheur des fougères royales!
Voilà donc le palais des belles de mai!
Laissez la sève de ce trèfle sucrer votre lèvre.
Les phalanges des saules strient notre peau,
Là,
Plongeons nos mains entre les roseaux.
Le fleuve n’est que moiteur et s’égoutte au creux nos reins.
Brunelle, arum et nymphéas
Vanneau, milan et salamandre…
Le fleuve n’est que vivant.
L’éphémère éperdu livre son ultime combat.
Tout un fleuve se déverse,
Dans un lit à la dérive,
Et ses lônes reposent entre ses rives
Tels les pans de la couche d’un roi.
Hâtons nous d’atteindre la Balme,
Les peupliers se courbent déjà,
Les bois flottés s’agitent et quittent la tourbe
Laissons le fleuve rejoindre le ciel.
Nous voilà dévêtus de nos belles manières
Transis, en tanière, sous les bois,
Cet orage nous inspire,
Puisqu’il progresse
Allons… poursuivez-moi.

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