Poème 'Treize' de Renée VIVIEN dans 'La Vénus des aveugles'

Treize

Renée VIVIEN
Recueil : "La Vénus des aveugles"

Ashtaroth, Belzébuth, Bélial et Moloch
Fendent la nuit d’hiver, massive comme un roc,
De leurs iles et de leur souffle de fournaise,
Et, sur les murs lépreux de Suburra, Moloch
De son pouce sanglant trace le nombre : treize.

Ashtaroth, Belzébuth, Bélial et Moloch
Ont tracé sur les murs lépreux le nombre : treize.

Ashtaroth, Bélial, Moloch et Belzébuth,
Protecteurs souriants des hyènes en rut,
Vantent aux Khéroubim la majesté du spasme.
Ainsi qu’un alchimiste anxieux, Belzébuth
Mélange savamment le parfum au miasme.

Ashtaroth, Bélial, Moloch et Belzébuth
Hument, comme un parfum délicat, le miasme.

Ashtaroth, Belzébuth, Moloch et Bélial
Versent le vin fumeux du festin nuptial.
Ils ont paré le front de l’Epouse niaise…
Archange ennemi des naissances, Bélial
Sur les ventres féconds trace le nombre : treize.

Ashtaroth, Belzébuth, Moloch et Bélial
Sur les ventres gonflés tracent le nombre : treize.

Car Bélial, Moloch, Belzébuth, Ashtaroth
Font surgir, sous les yeux scandalisés de Loth,
Les marbres de Sodome et les fleurs de Gomorrhe.
Et mariant l’amante à la vierge, Ashtaroth
Ressuscite les nuits qui font haïr l’aurore.

Car Bélial, Moloch, Belzébuth, Ashtaroth
Font triompher Sodome et claironner Gomorrhe.

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