Poème 'Un air perdu' de ATOS

Un air perdu

ATOS

J’avais cet air entendu avec lequel on s’accroche à vos barrières.
Cet air entendu au bras de la misère
et qui pose sur le zinc le lustre de ses chimères.

J’avais cet air bien entendu dans la classe des gosses perdus
au tableau noir des petites choses convenues.

J’avais cet air entendu du derrière de vos portes
qui se referment sur les cris de vos jeunesses mortes.

J’avais cet air entendu à vos orgies paroissiales,
aux bals des bouches cousues, à vos motus de laine,
sous une douche de souffre.

J’avais cet air entendu dans la gueule de vos troupes,
dans la marche de vos cuivres, aux cols pendus à vos soutanes.

J’avais cet air entendu de vos navires fantômes, de vos halls sans égard.
J’avais cet air entendu qui enraillait mon âme, et qui brûlait sans parole
toutes les forets de ma gorge.

J’avais cet air bien entendu.
et ce matin, je n’en veux plus.
Alors je dessine à ma table un sourire dans ce présent revenu.

Et ce visage que je respire embrasse tous les soleils
qui ouvriront les grilles de vos rues.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Aucun commentaire

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS