Poème 'À Jehin-Prume' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

À Jehin-Prume

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Tu m’as vu souvent applaudir, entraîné
Par ta verve attendrie et ta grâce énergique,
Grand artiste inspiré que la noble Belgique,
En talents si féconde, un jour nous a donné.

Quand ton jeu sombre et doux, caressant ou tragique,
Berçait ou remuait l’auditeur fasciné,
Comme le nerf sonore, ami, j’ai frissonné
Bien des fois sous le coup de ton archet magique.

Et pourtant je sentais que l’ingrat instrument,
Sur lequel tu faisais vibrer si puissamment
Toute la passion qui te couvait dans l’âme,

Comme au poète ardent le rythme au son moqueur,
Ne répondait qu’à peine aux élans de ton cœur…
Mais, voyant le reflet, je devinais la flamme.

(1886)

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Commentaires

  1. Violon d'argent
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    Par un violon d'argent le monde est entraîné ;
    Il danse chaque jour une ronde énergique
    Quand, sous l'archet, surgit un son cosmologique,
    Un air transcendantal que rien ne peut freiner.

    Que la musique soit ! Ce n'est pas illogique,
    Tout vivant peut parfois en être fasciné ;
    Même le grand Fréchette a souvent frissonné,
    Écoutant son ami venu de la Belgique.

    Que la musique soit ! Qu'importe l'instrument,
    Pourvu que la chanson se chante éperdument,
    Chanson qui met au jour un mouvement de l'âme ;

    Et que le musicien soit tragique ou moqueur,
    Qu'il partage avec nous ce qu'il a dans son coeur :
    De ce violon d'argent sort une douce flamme.

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