Poème 'Amitié. À Mlle N***' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Amitié. À Mlle N***

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

Je connais un petit ange
Lequel n’a jamais mouillé
Sa blanche robe à la fange
Dont notre monde est souillé.

C’est lui qui donne le change
Au pauvre cœur dépouillé
Que l’amour, vautour étrange,
D’un bec cruel a fouillé.

Cet ange, qui vous ressemble,
Sous son aile nous rassemble :
C’est la divine Amitié.

Son regard est doux et calme ;
Il m’offre sa chaste palme…
En voulez-vous la moitié ?

(1876)

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Commentaires

  1. Ange fripon
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    Il apprécie parfois, l’ange,
    Un gentil baiser mouillé ;
    Lui interdis-tu la fange,
    Tu l’en trouveras souillé.

    Fréchette, à l’amour qui change,
    Si ton coeur fut dépouillé,
    Ne dis pas que c’est étrange,
    Dis juste : « J’ai cafouillé. »

    Ton sonnet, qui te ressemble,
    Se veut un mot qui rassemble
    Contre Amour, pour Amitié ;

    Mais l’amour, violent ou calme,
    Sur l’amitié veut la palme ;
    Et non point « moitié-moitié. »

  2. Fleurs d’un monde invraisemblable
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    Notre monde est-il étrange ?
    Notre herbage, il est mouillé,
    Nos chemins sont de la fange,
    Nos ruisseaux sont bien souillés.

    Les corps en terre se changent,
    De leur âme dépouillés ;
    Car il n’en sort pas des anges,
    Ni des saints agenouillés.

    Vraiment, ce monde ressemble
    Aux dortoirs où se rassemblent
    Des oiseaux pleins d’amitié ;

    Pourvu que leur nuit soit calme,
    Ils s’aimeront sous les palmes ;
    La Nature en a pitié.

  3. Danseuse du siècle passé
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    Toi, serais-tu donc un ange
    De ses ailes dépouillé ?
    Ou bien l’ondine du Gange
    Avec ses cheveux mouillés ?

    En ancêtre je me change,
    De ma force dépouillé ;
    Ce n’est pas un sort étrange,
    Je suis juste un peu rouillé.

    À mes rêves tu ressembles
    Dans la lumière qui tremble ;
    Et je ne dors qu’à moitié.

    Dans la cour, le vent se calme,
    Qui n’agite plus les palmes ;
    Je songe à notre amitié.

  4. Danseuse du siècle passé (retouche)
    -----

    Toi, serais-tu donc un ange
    De ses ailes dépouillé ?
    Ou bien l’ondine du Gange
    Avec ses cheveux mouillés ?

    En ancêtre je me change,
    Humblement agenouillé ;
    Ce n’est pas un sort étrange,
    Je suis juste un peu rouillé.

    À mes rêves tu ressembles
    Dans la lumière qui tremble ;
    Et je ne dors qu’à moitié.

    Dans la cour, le vent se calme,
    Qui n’agite plus les palmes ;
    Je songe à notre amitié.

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